Le cerveau humain : Organe glucides-dépendant pâtissant aussi des régimes

Cerveau Humain

Importance des nutriments, dont les graisses

Implication dans la régulation de l’appétit, de la forme et de l’humeur.

  • Besoins du cerveau en glucides : comparaison avec les autres organes et place dans l’organisme

Le cerveau dépend presque exclusivement du glucose comme source d’énergie. Dépourvu de capacité de stockage, il lui faut un apport constant en glucose, assuré par le sang devant en contenir un minimum. A l’inverse, le sang, les muscles, le tissu adipeux (la graisse) et le foie sont capables de stocker en proportions variables du glucose ou glycogène, et/ou des triglycérides, et/ou des protéines mobilisables. Le foie d’un homme de 70kg est par exemple capable de stocker pour 390kcal de glucose (ou glycogène), 450kcal de triglycérides et 390kcal de protéines mobilisables, tandis que le cerveau humain a une capacité de stockage de triglycérides et de protéines mobilisables nulle, et de glucose ou glycogène extrêmement faible (8kcal). Le cerveau utilise environ 120g de glucose par jour, ne pouvant être remplacé que très partiellement (en cas de jeûne) par des « corps cétoniques ».

Le tissu musculaire possède des stocks importants de glycogène, mais ayant pour seule fonction d’être utilisé dans les cellules musculaires dans un phénomène de « glycolyse ». Ceci concerne l’action du glucose, qui a une importance particulière comme « carburant » des cellules musculaires lorsqu’il y a une subite hausse d’activité. Ce glycogène ainsi stocké dans les tissus musculaires sera indisponible pour fournir du glucose dans la circulation sanguine. On ne peut donc pas compter sur ce stock de glucose musculaire pour « nourrir » le cerveau en cas de « régime sans glucides ».

Les tissus adipeux stockent quant à eux particulièrement les triglycérides, qui fournissent la principale réserve énergétique de l’organisme, et ont besoin de glycérol (issu des glucides) pour devenir des acides-gras. Ceci nécessite un apport minimum de glucose pour la synthèse des lipides. Certains régimes (dangereux) se basent sur cette nécessité et préconisent donc de n’apporter pendant toute la durée du régime aucune source de glucides, bloquant ainsi la formation des graisses. Ce type de conseils est à haut risque pour la santé, pour l’équilibre de l’organisme, le fonctionnement énergétique du métabolisme, et particulièrement pour le cerveau ayant un réel besoin constant de glucides. Ces régimes induisent une fatigue, des difficultés de concentration, (et d’autres effets plus graves à long terme) du fait que le cerveau n’a pas naturellement ses apports nécessaires en glucose. Ils sont donc à bannir de toute tentative d’amincissement, qui se ferait au dépend de votre santé.

Le foie possède un rôle d’organe central dans la régulation du métabolisme. Ayant une grande capacité d’assimilation pour des quantités importantes de glucose, il est également capable de le stocker sous forme de glycogène. En cas de besoin d’équilibrer les concentrations sanguines en glucose, il peut être mis à disposition. De plus, lorsque les stocks sont suffisants, le foie peut également assurer la synthèse des acides gras, transportés par la suite (une fois mis sous forme de lipoprotéines) aux tissus périphériques1.

  • La réaction de l’organisme et du cerveau en réponse à une privation

En cas de jeûne (ou du moins d’une privation énergétique lipidique et glucidique), le métabolisme du foie change. Il va être amené à transformer progressivement de plus en plus d’acides gras (puisés dans tissus adipeux et transformés afin de devenir des substrats énergétiques) en corps cétoniques. Ceux-ci vont être envoyés à tous les organes (dont le cerveau) par la circulation sanguine, en vue de compenser partiellement la perte de glucose disponible. Tous les tissus sont capables de les utiliser au moins en partie (étrangement à l’exception du foie) comme source énergétique. D’autre part, l’organisme va commencer par puiser dans les protéines des muscles (ce qu’on appelle le catabolisme protéique) afin d’apporter des acides aminés nécessaires à la production minimale de glucose par le foie (c’est la « néoglucogenèse ») pour assurer les besoins vitaux.

Même si les réserves de graisses du tissu adipeux sont importantes, seules 3kg des protéines (très majoritairement musculaires) sont mobilisables. Or celles-ci sont indispensables pour assurer les besoins en glucose du cerveau en cas de jeûne (privation alimentaire), et ne peuvent les couvrir que pour une durée de 15 jours.

En cas de privation plus longue, les cellules du système nerveux s’adaptent pour survivre, en utilisant comme source énergétique une quantité la plus infime possible de glucose et bien supérieure de corps cétoniques. Se faisant, demandant moins de glucose au foie, les protéines normalement recrutées, puisées dans les muscles pour apporter les acides aminés nécessaires à la néoglucogenèse (production du glucose par le foie) seront en partie épargnées (économisées). Cette capacité d’adaptation permet ainsi théoriquement de survivre à une longue période de jeûne/privation1. Ceci n’est en aucun cas à réaliser volontairement, une telle privation pour chercher à puiser dans ses graisses allant d’abord « consommer » les muscles, et n’étant absolument pas un système physiologiquement normal. Qui plus est, une production trop importante de corps cétoniques peut avoir un effet « toxique » délétère pour l’organisme.

  • Les lipides : vitaux pour le cerveau

Outre le côté nutritionnel, avec les besoins énergétiques du cerveau assurés par un apport en glucose, il faut également expliquer que les graisses sont capitales dans la construction et le fonctionnement du cerveau, et particulièrement dans les connexions neuronales.

Consommer des huiles riches en acides gras polyinsaturés, notamment en « oméga 3 », est bénéfique pour la santé, pour la différentiation neuronale, la protection contre l’ischémie cérébrale (la diminution ou l’arrêt de la circulation du sang dans le cerveau), etc. Pour améliorer les connaissances sur les mécanismes mis en jeux, une étude a été menée par l’Institut de pharmacologie moléculaire et cellulaire (CNRS – Université Nice Sophia Antipolis), l’unité Compartimentation et dynamique cellulaires (CNRS – Institut Curie – UPMC), l’Inserm et de l’université de Poitiers, sur le rôle de ces acides gras dans le fonctionnement des membranes cellulaires.

Pour bien fonctionner, une cellule doit posséder une membrane pouvant se déformer et se découper pour former des petites vésicules (pour « l’endocytose »). Celles-ci permettent aux cellules « d’attraper » des molécules, afin de les « incorporer » dans la cellule et les transporter. Au niveau du cerveau, ces vésicules formées à l’intérieur de la cellule neuronale se déplacent vers son extrémité et fusionnent avec sa membrane (au niveau de la « synapse », zone située entre deux neurones). Elles assurent ainsi la transmission d’informations de l’une à l’autre (grâce aux neurotransmetteurs qu’elles contiennent), puis sont « recyclées » (elles seront réutilisées).

Or, ces travaux de recherche ont montré que les membranes cellulaires riches en lipides polyinsaturés sont beaucoup plus sensibles à l’action des protéines déformant et découpant les membranes, et les rendraient aussi plus malléables. Ces recherches participent à expliquer le mode d’action des « omégas 3 », les données obtenues pouvant expliquer en partie l’efficacité de l’endocytose dans les cellules neuronales. En facilitant la déformation et la scission nécessaires à l’endocytose, les lipides polyinsaturés participeraient à la rapidité du recyclage des vésicules synaptiques. L’abondance de ces lipides dans le cerveau pourrait avantager les fonctions cognitives2.

Sachant que notre organisme ne sait pas les synthétiser et que seule une nourriture adaptée (riche en poisson gras, fruits oléagineux tels que les noix, etc.) nous en fournit, il semble donc important, sans en apporter avec excès, de ne pas négliger ses apports alimentaires en acides-gras, particulièrement en oméga 3.

Le cerveau humain : Organe glucides-dépendant pâtissant aussi des régimes

  • Rôle du cerveau dans la régulation de la prise alimentaire

Le cerveau, en plus d’être consommateur d’énergie glucides-dépendant, et d’avoir des besoins fonctionnels en lipides, est aussi le « chef d’orchestre » de la prise alimentaire fournissant les apports nutritionnels. En effet, cet organe central a un rôle clé dans la régulation de « l’homéostasie » (c’est-à-dire l’équilibre) de la prise alimentaire, entre les phénomènes de faim et de satiété. Cette régulation est très complexe.

Outre les stimuli optiques et olfactifs influençant l’envie et/ou le choix de manger un aliment, le goût joue un rôle important. Les effets métaboliques des substances absorbées sont induits directement par des récepteurs alimentaires, ou secondairement (changement de la charge énergétique de cellule, …). De nombreuses hormones gastro-intestinales jouent également un rôle dans l’apport alimentaire. La CCK (cholécystokinine) notamment, est une puissante hormone de la satiété. Les hormones sont libérées par des récepteurs présents dans l’estomac et l’intestin, et la transmission des signaux se fait par voie sanguine ou nerveuse par le « nerf vague ». Celui-ci transmet aussi les signaux des mécanorécepteurs (informant sur le volume que prend le repas dans l’estomac). L’insuline fonctionne comme signal de satiété agissant sur les récepteurs nerveux centraux.

Les signaux sont ensuite transmis au niveau central. Dans l’hypothalamus (structure centrale du cerveau), on distingue deux centres pour la prise alimentaire : un groupe de noyaux responsable de la satiété, et un de l’appétit. On y trouve de nombreuses substances neurochimiques. Par exemple, la sérotonine et la CCK diminuent l’appétit pour les glucides, comme la CRF (cotricotropin related factor) mais qui le réduit aussi pour les lipides.

En plus du contrôle moteur de la prise alimentaire, il peut influencer certains organes périphériques par le biais du système nerveux autonome ainsi que par les hormones adénohypophysaires. Une activité importante du système sympathique est souvent corrélée à une réduction du poids corporel. On observe une sécrétion de prolactine et d’hormone de croissance (GH) réduite en cas de surcharge pondérale. Ce type de contrôle (efférent) inclue à la fois les processus directement associés à la prise alimentaire et des changements profonds au niveau du métabolisme cellulaire.

Les influences psychiques contribuent également beaucoup à la régulation de la prise alimentaire. On sait par exemple qu’un fort stress chronique peut, par exemple, entraîner une perte de poids durable (via des variations dans le système neuroendocrinien), ou bien une prise de poids si ce stress mal supporté amène une « compensation alimentaire », et ce notamment lorsque les aliments sont disponibles sans limitation. Il en est de même concernant les habitudes alimentaires, qui ont un rôle non-négligeable dans la survenue d’une surcharge pondérale1.

Les influences déterminées génétiquement sont également réelles et ont une part importante dans la régulation de l’appétit et du poids corporel. A ce sujet, le rôle de la leptine a été mis en évidence chez l’homme. Cette hormone agit sur des facteurs dans l’hypothalamus, tels que le NPY (neuropeptide Y) ou la GLP-1 (glucagon-like peptide 1), impliqués dans le contrôle de la satiété. Le tissu adipeux synthétise cette leptine dans les adipocytes blancs (un certain type de cellules graisseuses), et cette synthèse est commandée par le cerveau, qui utilise le tissu adipeux comme « capteur sensitif ». Cette hormone est codée par un gène appelé « ob » (en rapport avec le lien ayant été fait à l’époque avec l’obésité), dont le niveau d’expression serait augmenté par les glucocorticoïdes et l’insuline. Il existe de plus des récepteurs nerveux centraux (dans le cerveau) de la leptine, du NPY et d’autres neurotransmetteurs.

Diverses découvertes depuis 1994 ont mis en évidence l’existence de protéines de type « UCP », qui selon leur forme, sembleraient être plus ou moins présentes dans les tissus et certaines seraient potentiellement impliquées dans le développement de l’adiposité. De plus, un polymorphisme fréquent du gène codant le récepteur béta3-adrénergique chez les obèses a été observé. La découverte d’autres gènes de ce type potentiellement responsables d’autres parties du phénotype obèse, est probable et reste à faire.

Toutes ces données apportent des espoirs de nouvelles pistes de traitements pour l’obésité et le diabète de type 2, mais la régulation des systèmes impliqués est « polygénique » et la recherche à ce sujet est complexe.

  • Nutrition du cerveau et humeur (exposition de résultats non-exhaustifs d’études sur modèle animal)

Diverses études se penchent depuis des années sur l’effet de l’alimentation sur les circuits du cerveau impliqués dans l’humeur. Entre autre, on peut notamment considérer l’importance du « circuit de la récompense », dont la substance principale responsable est la dopamine, et secondairement la sérotonine, impliquées dans les problèmes de dépression. Ce circuit permet le sentiment de « plaisir » associé dans le cas présent aux aliments ingérés. On connait notamment l’effet avéré de l’ingestion d’aliments gras et sucrés sur l’activation de ce circuit, mais une consommation forte ou régulière d’aliments riches en ces éléments pourrait perturber ce circuit.

Capacité du cerveau humain

Une étude a établi qu’une anhédonie (perte du ressenti émotionnel), de l’anxiété et une sensibilité au stress se développent au cours d’un régime alimentaire riche en graisses, ce qui pourrait avoir un rôle clé dans le cycle qui perpétue une alimentation riche en graisse et le développement d’une obésité. Des changements durables dans la dopamine dans le circuit de la récompense pourraient promouvoir des états négatifs émotionnels, une « suralimentation » et une rechute face à une alimentation « palatable » (très appétissants) 3.

D’autres études, ont mis en évidence un possible lien, entre troubles du comportement alimentaire et dépression (fréquemment associés). Mais les voies responsables de la survenue d’une humeur et d’un appétit altérés et du poids corporel, ne sont pas encore tout à fait comprises. Le NPY (dont la fonction dans la régulation de la prise alimentaire a été expliquée préalablement) possède potentiellement des propriétés d’antidépresseurs et orexigènes (augmentant l’appétit), et il a notamment été observé des niveaux bas de NPY chez les personnes en dépression. Les résultats d’une étude ayant comparé des sujets « sains » et des sujets « en dépression » suggèrent que les changements observés dans les niveaux plasmatiques d’anticorps anti-NPY sont caractéristiques d’une humeur altérée, et des changements de leur affinité pourraient participer à l’altération du poids corporel et de l’appétit chez les patients avec troubles dépressifs4.

Par ailleurs, ce qui peut appuyer l’importance du statut en oméga-3, de récents travaux ont mis en évidence des données suggérant une contribution nutritionnelle au fonctionnement affectif et cognitif optimaux chez les adolescents, ainsi que le fait qu’une déficience en oméga-3 pourrait perturber les comportements adolescents en agissant sur les circuits dopaminergiques5.

  • Conclusion sur l’importance du lien alimentation-cerveau

Notre cerveau est garant de l’équilibre entre faim et satiété, mais également de notre état de santé global. Il est donc capital de lui apporter suffisamment d’énergie (par les glucides, source dont il dépend) et d’adopter une alimentation la plus équilibrée possible (en veillant à augmenter ses apports en oméga-3), sans s’imposer de restriction ou privation. En effet, ceci peut non-seulement avoir un effet sur le côté physiologique du métabolisme du cerveau, mais également sur la santé psychique, l’alimentation jouant aussi sur les circuits responsables de l’humeur. De plus, le risque d’une privation alimentaire ou restriction cognitive est le « revers de la médaille ». L’organisme, piloté par le cerveau va envoyer des signaux contraires vous poussant à manger afin de « sauver » l’organisme, pouvant entrainer des problèmes de compulsion et, à termes, de comportement alimentaire et/ou de surpoids. En conclusion, il est important de savoir s’écouter et ne pas négliger l’importance d’un mode de vie sain et équilibré (alimentation mais aussi activité physique et sommeil) pour s’assurer un bon état de santé général (nutritionnel, moral et psychique).

Références :
1 Atlas de poche de nutrition ; H.K Biesalski et P. Grimm ; Médecine-Sciences, Flammarion ; 4° édition, 2010.
2 Polyunsaturated phospholipids facilitate membrane deformation and fission by endocytic proteins ; M. Pinot, S. Vanni, S. Pagnotta, S. Lacas-Gervais, L.A. Payet, T. Ferreira, R. Gautier, B. Goud, B. Antonny et H. Barelli ; Science ; 8 août 2014.
3 Adaptations in brain reward circuitry underlie palatable food cravings and anxiety induced by high-fat diet withdrawal ; Sharma S1, Fernandes MF, Fulton S ; International journal of obesity, 2013 September.
4 Adolescent behavior and dopamine availability are uniquely sensitive to dietary omega-3 fatty acid deficiency ; Bondi CO, Taha AY, Tock JL, Totah NK, Cheon Y, Torres GE, Rapoport SI, Moghaddam B. Biol Psychiatry, Janvier 2014. 5 Anti-neuropeptide Y plasma immunoglobulins in relation to mood and appetite in depressive disorder ; Garcia FD, Coquerel Q, do Rego JC, Cravezic A, Bole-Feysot C, Kiive E, Déchelotte P, Harro J, Fetissov SO. Psychoneuroendocrinology. 2012.

Thérapie du renforcement cérébral

ATTENTION : ce pack d’exercices d’entraînement cérébral vous aide à cibler des zones spécifiques de votre cerveau pour développer un esprit plus vif et éviter la fatigue mentale qui avance avec l’âge…

Reconnectez vos circuits neuronaux – utilisez une plus grande partie de votre cerveau, car si vous avez lu et fait des recherches sur le cerveau et l’esprit, vous savez sans doute que nous n’utilisons en moyenne qu’environ 10%, voire moins, de nos capacités cérébrales.

Nous vous présentons ici un produit de haute technologie qui peut vous aider à augmenter ce pourcentage ; prenez le contrôle de votre atout le plus important – votre cerveau !

Si vous vous trouvez parfois en panne d’inspiration, que vous avez du mal à rester concentré ou motivé alors que vous avez déjà fait le plus gros du travail, ou que vous avez tendance à procrastiner – vous devriez jeter un œil à cette suite d’exercices.

Ces enregistrements audio de grande qualité pour entraîner vos circuits neuronaux ont été créés pour vous aider à booster votre esprit et à atteindre des sommets dans le renforcement cérébral.

Un guide d’étude est inclus, avec des informations fournies par le créateur du produit original.

CLIQUEZ-ICI pour voir de quoi je vous parle exactement…

La plasticité cérébrale ou la régénérescence du cerveau

0:04Selon une croyance très largement répandue
0:08dans la communauté scientifique ou non,
0:12notre cerveau aurait la capacité à se construire
0:18c’est-à-dire qu’il serait malléable,
0:20uniquement durant une brève période de notre vie
0:23qui débuterait durant l’âge embryonnaire
0:27pour s’achever autour de la puberté.
0:33Par la suite, cette propriété que je vais nommer plasticité cérébrale,
0:41cette capacité va disparaître pour permettre la formation d’un organe,
0:47certes complexe avec ses 86 milliards de neurones
0:51et ses millions de milliards de contacts,
0:54mais un organe figé, immuable,
0:58où plus aucune cellule nerveuse ne pourrait être produite à l’âge adulte.
1:05Pire encore, et là je sens la salle commencer à se vider,
1:10pire encore disais-je, après l’âge de 20 ou 25 ans,
1:14nous ne ferions que perdre de façon inéluctable
1:18ces précieuses cellules nerveuses que sont les neurones.
1:22En somme, pour notre cerveau,
1:25tout se jouerait durant une période précoce de notre vie,
1:29qui s’étendrait de l’enfance à l’adolescence
1:32jusqu’aux premières années de notre vie adulte.
1:36Si cette croyance s’avérait être vraie, quelle injustice !
1:43Avec mes collègues de l’institut Pasteur et ceux du CNRS,
1:47j’ai tout simplement cherché à démontrer que cette croyance,
1:52ce postulat, n’était qu’un mythe.
1:56Et nous avons cherché à comprendre dans quelles conditions
2:00le cerveau adulte perdait ses capacités
2:04à produire des nouveaux neurones.
2:07Et nous avons montré que cette faculté de régénérescence de notre cerveau
2:12disparaissait si et seulement si
2:16premièrement, nous cessions d’apprendre,
2:20de nous émerveiller face à l’inconnu.
2:24Deuxièmement, si nous étions soumis au stress du monde urbain.
2:31Troisièmement, si nous consommions de façon chronique des psychotropes.
2:38Quatrièmement, lorsque nous pratiquions peu d’efforts physiques.
2:43Et cinquièmement, lorsque nous étions isolés socialement.
2:49En revanche, lorsqu’un sujet reste en quête de connaissances,
2:55lorsqu’il jugule cette pollution sonore et visuelle,
3:00lorsqu’il n’abuse pas de façon chronique de psychotropes,
3:04lorsqu’il pratique un peu d’effort physique,
3:07et enfin, lorsque nous nous engageons dans une vie sociale,
3:11notre cerveau possède la capacité de produire des neurones,
3:16et ceci quel que soit notre âge.
3:20Cette découverte a été très difficile à faire passer
3:25dans la communauté scientifique, voire non scientifique.
3:29Et pourtant, elle ne devrait pas nous surprendre,
3:33car ces conditions sont les mêmes conditions
3:36qui permirent l’émergence de ce cerveau moderne
3:39à partir de nos ancêtres hominidés.
3:43Rappelez-vous, il y a 2 millions d’années,
3:45l’homo habilis invente la marche.
3:49On va d’ailleurs le nommer homo erectus.
3:52Cet homo erectus décidera
3:55de quitter le berceau natal, son Afrique,
4:00et décidera d’explorer de nouvelles contrées.
4:05Il va se retrouver dès lors face à des problèmes bien plus complexes
4:10[que ceux] auxquels il était confronté dans son berceau natal.
4:15Il va devoir pratiquer des kilomètres par jour pour se nourrir.
4:20Un de ses descendants, le Néandertal, inventera même la famille.
4:26Donc c’est dès lors que notre cerveau s’est trouvé confronté à l’inconnu,
4:30aux changements, à la dynamique de cet environnement,
4:33que celui-ci a pu s’épanouir
4:36et continue aujourd’hui à se nourrir.
4:42Fort de cette odyssée de l’espèce humaine,
4:45aujourd’hui la surface de notre cortex
4:49est mille fois supérieure à celle du singe
4:53avec qui nous partageons, entre parenthèses,
4:55un ancêtre commun il y a à peu près 6 millions d’années.
5:00Ainsi, nous, les hommes, avons un cerveau
5:04de 1300 cm³, légèrement supérieur à celui du cerveau féminin.
5:10Mais mesdames, rassurez-vous,
5:11votre cerveau, s’il est légèrement plus faible,
5:15il est beaucoup plus dense.
5:17Donc messieurs, il faut bien l’avouer,
5:19nous avons un cerveau légèrement poreux.
5:22(Rires)
5:24Quoi qu’il en soit, cette histoire de l’invention de la marche
5:29va sceller le sort de l’espèce humaine
5:33parce que de façon concomitante, en inventant la marche,
5:37eh bien, il y aura un bouleversement des os du bassin.
5:40De façon à être beaucoup plus efficient dans notre marche,
5:43notre bassin va se rétrécir.
5:45Et donc par conséquence,
5:47la femme devra expulser ce nouveau-né
5:52qui a pour mission d’avoir la grosse tête.
5:55Elle va devoir l’expulser de façon prématurée.
5:59La conséquence, c’est que le cerveau de l’être humain
6:03continuera de grandir lorsqu’il sera à l’interface avec l’environnement.
6:09C’est-à-dire que cette construction cérébrale
6:12va se nourrir des facteurs externes :
6:15la société, la culture, la technologie.
6:17Contrairement au cerveau du singe
6:21qui est pratiquement achevé à la naissance,
6:25trois mois plus tard, il sera entièrement achevé.
6:28Cette construction chez le singe
6:30dépend du déterminisme génétique.
6:33Chez nous, ce déterminisme génétique
6:37a été remplacé par une transmission sociale.
6:43L’ordre génétique laisse la place à l’ordre social.
6:48Et ceci nous rappelle ce qu’indiquait un écrivain humaniste,
6:53Erasmus Roterodamus :
6:55« On ne naît pas humain, mais on le devient. »
6:59Un peu plus tard, Emmanuel Kant
7:01nous rappellera que l’espèce humaine naît deux fois :
7:06la première fois, lors de notre naissance,
7:09puis, la seconde fois, par l’instruction.
7:12Donc vous voyez, ce concept de plasticité cérébrale à l’âge adulte
7:16ne fait qu’écho à ces pensées, ces théories des philosophes.
7:25Aujourd’hui, si les conditions nécessaires
7:28pour l’épanouissement de ce cerveau sont réunies,
7:31nous observons au cœur de ce cerveau de véritables pouponnières,
7:37des fontaines de jouvence capables de produire en permanence
7:42de nouveaux neurones qui migreront
7:44et sauront s’intégrer dans nos circuits cérébraux.
7:47Aujourd’hui, nous sommes capables d’établir des relations de causalité
7:52entre cette propension à produire des nouveaux neurones chez l’adulte,
7:57et nos états affectifs.
7:59On s’aperçoit qu’un cerveau d’un individu stressé,
8:02ancré dans une dépression massive,
8:05ce cerveau perd toutes ces capacités
8:07à produire naturellement des nouveaux neurones.
8:11En revanche, l’individu baignant dans le bien-être
8:15voit ses capacités s’exprimer de façon maximale.
8:20Sur la vidéo que vous allez voir maintenant,
8:22nous apercevons ici un nouveau neurone.
8:26Dans la région encerclée, nous avons une ancre.
8:29Et nous verrons que lorsque l’alchimie présente autour de ce neurone
8:34reflète les conditions du cerveau stressé,
8:37notamment sous l’effet de la cortisol,
8:39cette ancre est toujours présente.
8:42Ce neurone n’aura aucune chance d’atteindre sa cible,
8:45et sera complètement figé et inutile pour ce cerveau anxieux.
8:51À l’inverse, pour le cerveau baignant dans l’alchimie très particulière
8:55du bien-être, du bonheur,
8:57vous voyez ici l’ancre [ne] jamais apparaître.
9:02Ce [neurone] aura toutes ses facultés de naviguer
9:05et s’intégrer dans les circuits cérébraux.
9:08Donc, aujourd’hui, cette notion de plasticité cérébrale
9:13nous invite à repenser l’idée d’un cerveau figé.
9:17Nous devons plutôt imaginer ce cerveau comme la Sagrada Familia :
9:22un chantier permanent, jamais achevé.
9:27Et fort de ce principe, nous imaginons aujourd’hui
9:31pouvoir encourager les neurones,
9:34non pas à travailler uniquement entre eux,
9:36mais aussi à travailler avec des prothèses,
9:39des électrodes que l’on peut implanter dans notre cerveau.
9:43Et grâce à cette plasticité, cette reconfiguration permanente,
9:47ces électrodes vont pouvoir travailler en harmonie avec notre cerveau.
9:52Sur la vidéo que vous allez voir, nous apercevons un singe
9:56dont le bras droit est immobile.
9:59Ce singe ne souffre pas,
10:00simplement il voit devant lui l’objet du désir : un chamallow.
10:06mais comme son bras droit est immobile,
10:09eh bien par la pensée, ce bras droit ne sera plus utile, mais
10:14les impulsions électriques de son cortex vont dérouter ces impulsions électriques
10:20pour les acheminer dans ce bras qui est placé à sa gauche.
10:23Et nous voyons ainsi le singe pouvoir déplacer,
10:26par la pensée uniquement,
10:28ce bras roboïde qui viendra lui apporter cet objet du désir.
10:34Qu’en est-il du cas humain, me direz-vous ?
10:38Eh bien, mes collègues, voisins de palier à l’université d’Harvard,
10:44ont réussi [à] franchir ce pas.
10:49Voici ici, une femme tétraplégique depuis quinze ans.
10:54Pour la première fois, ces chercheurs ont été capables
10:58de réaliser une nouvelle révolution,
11:01celle de la transformation de la pensée en action et à distance.
11:04Cette personne a intégré un peigne d’électrodes dans son cortex
11:10et vous voyez par la pensée qu’elle devient capable
11:14de retrouver une autonomie totale.
11:17D’ailleurs l’expression faciale vous montrera combien elle est heureuse,
11:22depuis quinze ans, de retrouver maintenant une autonomie
11:26et de pouvoir s’hydrater lorsqu’elle le souhaite.
11:29(Applaudissements)
11:37Je dois dire que vos applaudissements et son sourire nous invitent évidemment
11:41à poursuivre ces recherches pleines d’espoir.
11:44Évidemment, elles ne sont pas non plus sans soulever un nombre de questions
11:49sur le plan éthique qu’il sera urgent d’adresser.
11:55Que peut-on faire de l’être humain ?
11:57Jusqu’où peut-on manipuler cet organe
12:02qui probablement fait partie des traits humains ?
12:06Existe-t-il un seuil tolérable au-delà duquel l’auto-transformation
12:11par la bio-technologie de l’espèce humaine
12:13ne serait pas acceptable ?
12:15Je vous livre ces questions.
12:17Je n’ai moi-même pas de réponses à apporter.
12:21Mais pour conclure, je dirai que même en sciences,
12:26les mythes peuvent être tenaces.
12:28Non, notre cerveau ne perd pas
12:31ses capacités à produire de nouveaux neurones.
12:33Ce chantier reste permanent
12:35aussi longtemps que l’on saura trouver les conditions
12:39nécessaires et permissives pour l’épanouissement de cet organe.
12:44Voici donc la mort d’un mythe.
12:46Mais j’espère ne pas en avoir créé un nouveau dans votre tête,
12:50car devant la vérité, avec un grand ‘V’,
12:54il y a trois types d’individus :
12:55ceux qui pensent la détenir, ce sont les plus dangereux ;
13:00ceux qui s’en fichent, ce sont les plus heureux,
13:03ils font certainement leurs courses cet après-midi.
13:05(Rires)
13:07et enfin, ceux qui doutent, et qui la cherchent.
13:10Ce sont les plus rares, ils sont dans l’auditoire,
13:13assistant aux conférences TEDx.
13:15Merci.

J’ai cherché pour vous les meilleurs vidéos pour muscler votre cerveau 🙂

Prenez un bon café ou un bon thé et faîtes-vous plaisir, vous le méritez !

Idriss Aberrante : Comment libérer votre cerveau ? C à vous – 07/10/2016

Enfin Calme : fini le stress et la colère.
Produit audio programmant le cerveau pour garder son calme en toutes circonstances.
Cliquez-ici pour voir…

2 exercices pour BOOSTER votre cerveau

Je partage avec vous aujourd’hui 2 exercices pour booster votre cerveau, et qui n’ont rien à voir avec ces jeux vidéos qui prétendent pouvoir vous rendre plus intelligents 😉

Je parle notamment de sport et de méditation 😉

Prendre soin de son hygiène physique est une habitude tellement normale que faire le contraire peut amener à se poser des questions. Ce n’est pas pour l’hygiène mentale alors que notre esprit en a tout autant besoin. Dans cette vidéo, Olivier Roland invite à effectuer, régulièrement, deux exercices pour entretenir le cerveau.

1. Méditation.

Compatible avec l’athéisme et toutes les religions, la méditation a été prouvée comme étant efficace pour booster la concentration, réduire la pression artérielle et rehausser le système immunitaire. C’est facile et ne nécessite aucun effort physique puisqu’il suffit de s’asseoir, de fermer les yeux et d’effectuer de grandes respirations, tout en se focalisant dessus. Cinq minutes suffisent pour réaliser cet exercice.

2. Sport.

Les bienfaits du sport considèrent autant l’hygiène physique que mentale. Comme vous le savez, les sportifs sont plus concentrés, moins stressés et supérieurement heureux dans la vie. Essayez d’en faire 15 minutes au quotidien, avant ou après la méditation. En revanche, éviter les sports d’impact comme la boxe ou le footing, car les millions de chocs accumulés peuvent avoir des conséquences sur la santé.

5 façons de développer votre cerveau

Le secret du cerveau : comment stimuler la partie non utilisée – Rmen#1 – L’esprit Viking

Nous n’utilisons que 10 % de notre cerveau ! et les autres 90 % ?

Tous les scientifiques reconnaissent que nous n’utilisons pas la majorité des parties de notre cerveau, et notamment le cerveau limbique. Einstein lui même a chiffré l’utilisation de notre cerveau à seulement 10 % de ses capacités. Comment se fait-il ? N’y a-t- il pas un moyen d’augmenter ses capacités cérébrales étant l’énorme potentiel non utilisé ? Cette vidéo réponds à toutes ces questions.

Tout ce que l’on ne vous dit pas sur le cerveau

Le cerveau est un mystère… Voici une explication différente de la science cérébrale.

Les mystères du cerveau Humain – Documentaire français

Le cerveau est encore bien loin d’avoir livré tous ses secrets. Dans les laboratoiress, les chercheurs tentent sans relâche de mieux comprendre son fonctionnement intime, les processus qui nous permettent de penser et de mémoriser mais aussi les dysfonctionnements responsables de maladies de plus en plus répandues.

10 choses insensées que votre cerveau sait faire sans e-penser – Ep.20 – e-penser

On dit qu’on n’utilise que 10% des capacités de son cerveau; c’est faux. Ceci étant, votre cerveau est capable de faire des choses incroyables, sans même que vous preniez le temps d’e-penser. Voici une liste non exhaustive de 10 phénomènes que votre cerveau peut réaliser sans que vous en soyez conscient. Et, comme toujours, restez curieux, et prenez le temps d’e-penser.